Etre au taquet : « être, se donner à fond ».
Solidarité ou retour à l’état animal ? La question est plus que jamais présente dans les esprits caribéens et français à l’heure d’aujourd’hui.
Les saint-martinois se doutaient qu’ils allaient douiller avec Irma, que la force des vents était exceptionnelle. Par contre, ils ne s’attendaient pas à « l’après-Irma ». L’après-Irma, ce sont des hommes et des femmes sinistrés, démunis, traumatisés. Ce sont aussi des hommes et des femmes dotés d’un instinct de survie naturel, prêts à se battre pour subsister, et pour continuer à entrevoir un « futur ».
Mais n’est-ce finalement pas intrinsèquement une situation naturelle post catastrophe naturelle ? Dans nos sociétés démocratiques, les hommes se sont habitués à l’ordre social, à la sécurité, à l’ordre public, à l’état « civil ». Cela fait si longtemps qu’ils se sentent protégés et en sécurité, qu’ils en ont oublié l’état de nature, historiquement quasi inévitable après ce genre de phénomène cataclysmique.
Etat de nature : « l’état de nature est l’absence de règles : les hommes possèdent des droits naturels (droit de se nourrir, de se défendre contre autrui, etc.) et une liberté naturelle (caractérisée par une absence de contraintes externes) ».
Sur fond de catastrophe naturelle, il y a ceux qui sont au taquet pour aider leurs prochains. Ceux qui sont au taquet pour survivre à n’importe quel prix. Ceux qui sont au taquet pour pointer du doigt un manque d’anticipation de la part de l’Etat. Le tout dans un milieu insulaire qui complique outre mesure les choses.
La gestion de cette crise sans précédent par l’Etat français sera suivie de près. Emmanuel Macron est arrivé ce matin en Guadeloupe, et s’est envolé en milieu de matinée pour Saint-Martin. Sur place, il se dit prêt à « recevoir la colère » des habitants, et à les « consoler« .