A l’instar des défunt états de l’Outre-mer sous la présidence SARKOSY, sont lancées les assises de l’outre-mer, promises par le candidat MACRON, aujourd’hui Président, qui n’ont fait l’objet d’aucune anticipation ou préparation par les principaux concernés.
Tous sans exception : Etat, décideurs politiques locaux, socioprofessionnels, syndicats (salariaux et patronaux) et nous tous domiens se réfugient derrière une paresse intellectuelle et morale avec l’argument que rien ne change, ce qui en fait les arrange, nous arrange !
Pourtant… Il faut que tout change
Nous avons une addiction à l’Etat, ou plus exactement à l’Etat Hyper Providence, et le lancement de ces assises débouche, chez nous, sur un concert de pleureuses (pour ne pas dire valseuses) qui en réclament toujours plus, et le feront encore lors de ces assises, au lieu de faire des propositions concrètes, plus adaptées, pour sortir enfin de cette spirale suicidaire de tout réclamé à l’Etat.
Depuis des décennies, nous avons accepté sans rechigné, voire en l’exigeant, les outils d’achat de nos consciences mis en œuvre par un état encore culpabilisé pour son passé post colonial. Pourtant ces dispositifs coûteux pour la République sont également destructeurs d’emplois et des obstacles à un développement économique pérenne.
Sans être exhaustifs, la surrémunération des fonctionnaires et le dispositif de défiscalisation sont des exemples patents d’une utilisation perverse des moyens de l’Etat[1].
Des assises véritablement tournées vers un développement harmonieux de nos économies pourraient partir d’un redéploiement progressif de ces ressources ; tous nous savons quels seraient les domaines à privilégier, pour peu que nos décideurs aient un peu de courage, de lucidité et d’incitation de nos populations au travail (et non à la mendicité) :
- La formation : dont au moins les 2/3 devraient être dédiés conventionnellement pour les chômeurs, et par un renforcement de dispositifs d’insertion du type SMA
- Le renforcement des fonds propres des TPE : seule affectation envisageable pour la défiscalisation, soit directement soit par l’intermédiaire de structures de capital risque résidente de type Sagipar[2]
- La mise à niveau des infrastructures : non seulement productives, mais également sociales et culturelles (priorité immédiate à l’alimentation en eau potable dans un cadre de gouvernance modifié)
- La définition enfin d’une stratégie de développement économique pérenne à partir de nos atouts (tourisme, silver économie, culture, sport, etc.)
Ces assises pourraient donc permettre de construire un plan de refonte de nos sociétés, sans solliciter outre mesure de nouvelles ressources de « papa France », à partir d’une réallocation progressive des dispositifs inefficaces actuels ; cette démarche passe par une concertation de toute la société avec l’Etat ; à défaut, très prochainement, l’Etat prendra de toute façon les dispositions pour réduire puis supprimer ceux-ci sans que nous ayons notre mot à dire.
Roland MICHEL
Conseiller FTPE Guadeloupe
[1] De nombreux rapports ont été produits sur les effets négatifs de ces dispositifs, et notamment, il est paradoxal d’inciter les entreprises à se suréquiper favorisant ainsi l’accroissement de la productivité au détriment du travail salarial (voir les choix de développement inverse des RUP espagnoles et portugaises dans l’ouvrage : « l’ultrapériphéricité définit-elle un modèle de croissance-Cerom mars 2008 »
[2] Toutefois la gouvernance ferait l’objet d’un partenariat comprenant outre la Région, la BPI ainsi que des structures socioprofessionnelles.